Contrôle d’identité

2011

C’est un texte brutal et poétique d’une jeune auteure roumaine que défend la compagnie l’étreinte, dans ce spectacle en partenariat avec Amnesty international. Au sein de cette fable sur l’immigration apparaissent des tableaux, comme des tranches de vie, comme autant de déclinaisons sur le thème de l’exclusion.

Contrôle d’identité est aussi une histoire d’amour.

Les figures froides de la justice, de l’autorité, de l’armée, de la persécution revêtent parfois un aspect féminin. Elles se mêlent subtilement aux traits de la compagne d’Erol, ce dernier en perpétuel vacillement entre fantasme et réalité. En choisissant de monter ce texte passionnant, la Cie l’Étreinte décide de se prêter au jeu de l’exploration d’un langage morcelé et elliptique. Ils invitent Guillaume Cantillon, metteur en scène, à leur apporter son regard artistique, et décident de faire porter cette parole-fleuve poétique par deux comédiens, un homme et une femme. Ils prennent le parti de jouer sans cesse sur le plateau le passage subtil entre l’acteur et le « personnage », avec la multiplicité de possibilités que propose ce choix scénique. Les tableaux se lient les uns aux autres, leur relation amoureuse en est le fil rouge. Il s’effrite au fur et à mesure que les souvenirs ressurgissent.

Deux micros et un sampler assurent l’univers sonore et permettent de pénétrer l’intérieur des personnages et de faire résonner leur pensée et leur questionnement. La scénographie va dans le sens d’un décor épuré mais aux images parfois cauchemardesques. Le travail des lumières, fondamental, figurera les lieux modernes d’enfermement, tels que le lit conjugal, les bureaux de la préfecture ou la prison, nouvelles cages de notre société.

DISTRIBUTION

Production : Collectif l’Étreinte – Mise en scène : Guillaume Cantillon – Avec : Sarah Lamour, Louis-Emmanuel Blanc – Lumières : Jean-Louis Barletta – Création sonore : Zidane Boussouf